L’agriculture biologique prend ses racines dans l’agriculture traditionnelle, celle qui existait avant la révolution agricole qui a donné naissance à l'agriculture productiviste ou "conventionnelle", un modèle ayant certes permis d’augmenter les rendements grâce à la chimie de synthèse et à la mécanique, mais à quel prix, et pour combien de temps ? L’agriculture biologique propose un autre modèle, qui se veut plus respectueux et surtout, plus pérenne.
Qui a créé l'agriculture biologique ?
Le concept d’agriculture biologique est né dans les années 1920, en opposition avec l’industrialisation de l’agriculture. Au cours des années soixante, diverses associations se forment - dont Nature et Progrès, en France, qui est à l’origine de l’IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movements). Créée en 1972, cette organisation regroupe les différents organismes et mouvements de l’agriculture biologique dans le monde, définissant ses grands principes et ses objectifs.
- En 1985, un premier cahier des charges français d'agriculture biologique voit le jour - accompagné du premier label AB - afin d'harmoniser les critères développés par les mouvements précédents.
- L'année 2008 voit éclore le label "Haute Valeur Environnementale".
- Puis en 2009, le cahier des charges bio de l'Union européenne (UE) évolue une première fois, donnant naissance l'année suivante à "l'eurofeuille", le label européen d'agriculture biologique (un logo constitué d'une douzaine d'étoiles blanches formant un dessin de feuille sur fond vert).
- En 2018, la loi EGalim en France fixe l'objectif de 20 % de produits issus de l'agriculture biologique en restauration collective.
Quels sont les avantages de l'agriculture biologique pour la santé ?
L’agriculture biologique se fixe comme premier objectif de maintenir et d’améliorer la santé des humains - agriculteurs, éleveurs et consommateurs - mais aussi des animaux, des plantes et de la vie des sols. Pour cela, la première condition consiste à éviter l'utilisation de substances toxiques et polluantes qui contaminent à la fois les aliments et l'environnement, notamment les engrais de synthèse, les pesticides chimiques (insecticides, herbicides ou fongicides), et en élevage, les antibiotiques.
L’agriculture biologique doit au contraire privilégier des traitements d'origine naturelle (à base de plantes ou de minéraux) ainsi que des fertilisants basés sur le recyclage de la matière organique (compost ou fumier).
Quel est l'impact de l'agriculture biologique sur l'environnement ?
L’agriculture biologique s’inscrit dans une démarche écologique, c’est-à-dire comme une relation harmonieuse entre les habitants de la Terre, dans le respect des cycles de la nature, mais aussi de l'équilibre de l'écosystème et des espèces endémiques. Des variétés végétales ou des races animales importées et non acclimatées ne peuvent pas, en théorie, s'y conformer. L’agriculture biologique se doit de conserver les espèces locales, adaptées à leur environnement.
Les techniques agricoles adoptées doivent aussi permettre au sol de se reposer, en alternant ses cultures sur le principe de la rotation et de la jachère. En bio, le paysage agricole est parsemé de haies- des habitats essentiels à la biodiversité (petits mammifères, insectes pollinisateurs, etc.), luttant naturellement contre l'érosion des sols.
L’exploitation ne doit pas polluer le sol ni l’atmosphère, car le principe de l’agriculture biologique est un principe circulaire, c'est-à-dire un équilibre entre ce qui est pris à la terre et ce qui lui est rendu. L’agriculteur doit par conséquent veiller à ne pas "exporter" sa pollution lorsqu'il transporte ses produits pour les vendre ainsi que dans la gestion des déchets de sa ferme.
Par principe, l’agriculture biologique est supposée s’inscrire dans un circuit court (avec le moins possible d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur) - bien que ce critère ne soit pas forcément exigé dans les cahiers des charges et le règlement des différents labels, à l'instar du respect des saisons pour consommer les fruits et légumes.
Quel est l'intérêt de l'agriculture biologique en matière d'équité ?
L’agriculture biologique se fonde sur un rapport éthique, de respect de l’intégrité morale et physique des habitants de la Terre, à la fois humains et non humains. Le mode d'élevage vise à assurer le bien-être animal, et bien sûr l'esclavage ne peut être toléré dans ce cadre. Les hommes et les bêtes doivent alors vivre dans des conditions dignes et respectueuses. De même, les échanges commerciaux doivent être équitables, pour permettre un maintien de l'emploi et de la qualité de vie.
Quel avenir pour l'agriculture biologique ?
L’agriculture biologique s’inscrit dans le temps et ne doit pas céder aveuglément aux modes de son époque. Les nouvelles technologies ne sont pas rejetées, mais observées et évaluées. Par exemple, le règlement proscrit le recours à la technique des OGM, qui présente des risques connus (contamination génétique des plantes sauvages, notamment) ou inconnus à ce jour.
L’agriculture biologique préfère s’appuyer sur l’expérience humaine, la sagesse populaire et les pratiques ancestrales qui ont fait leurs preuves. Sans être rétrograde, ne refusant pas les évolutions mécaniques ou technologiques, elle applique le principe de précaution pour préserver une agriculture respectueuse de son environnement et durable.
